Si la vision, l’architecture et les projets structurants sont des composantes essentielles de la stratégie IT, leur valeur ne se révèle qu'à travers la qualité des services effectivement rendus.
La gestion des services constitue le socle opérationnel du SI : elle assure la continuité, la performance, la sécurité et la satisfaction des utilisateurs.
Une excellence opérationnelle durable repose sur une organisation rigoureuse, des processus maîtrisés, des outils adaptés et une culture du service orientée client.
ITIL 4, dernière évolution du cadre de gestion des services informatiques, propose une approche moderne et holistique.
Il ne s’agit plus seulement de gérer des incidents ou de déployer des changements, mais de créer de la valeur en continu, en alignant les capacités IT sur les besoins fluctuants du business.
ITIL 4 repose sur des principes directeurs :
Le Service Value System (SVS) et les Value Streams sont au cœur de cette approche : ils permettent de modéliser la chaîne de valeur IT et de l’optimiser.
La gestion des services implique une gouvernance claire : définition de catalogues de services, engagement sur des niveaux de service (SLA), mesure de la performance, pilotage de la satisfaction, gestion de la conformité et des coûts.
Les mécanismes de gouvernance doivent permettre :
Des outils comme les CMDB (Configuration Management Databases), les plateformes ITSM (ServiceNow, EasyVista, Jira Service Management...) et les tableaux de bord opérationnels sont indispensables.
L’excellence opérationnelle ne se mesure pas uniquement en indicateurs techniques.
La qualité de l’expérience utilisateur devient un critère déterminant.
Cela suppose :
La culture du service repose aussi sur la posture des équipes : sensibilisation, formation, posture d’empathie, volonté de résolution.
Pour garantir la réactivité et la robustesse, l’automatisation joue un rôle fondamental.
Il s’agit d’identifier les activités à faible valeur ajoutée ou répétitives, et de les confier à des outils :
L’objectif n’est pas de supprimer les interventions humaines, mais de les concentrer sur des cas complexes ou à fort enjeu.
La gestion des services passe aussi par une stratégie de sourcing maîtrisée : internalisation, infogérance, cloud, outsourcing.
Chaque choix doit répondre à une analyse de risque, de coûts, de compétences et de gouvernance.
La relation avec les fournisseurs doit être pilotée : contrats, niveaux de service, plan d’amélioration, comités de suivi.
Les modèles SIAM (Service Integration And Management) peuvent être utiles pour orchestrer des prestations multiples.
L’amélioration continue est au cœur d’ITIL 4.
Chaque service, chaque processus, chaque outil doit faire l’objet d’évaluations régulières, de retours utilisateurs, d’ajustements.
Des cycles d’amélioration inspirés de PDCA (Plan-Do-Check-Act) ou des méthodes Lean permettent de progresser de façon incrémentale.
L’excellence opérationnelle ne repose pas sur la perfection, mais sur la capacité à améliorer en continu la valeur perçue, la fiabilité, la transparence, la relation client.
Un système d'information performant ne se résume pas à ses architectures ou à ses innovations.
Il se juge à la qualité du service rendu au quotidien.
La gestion des services, quand elle est bien gouvernée et orientée valeur, constitue un pilier de la crédibilité et de la résilience de l'IT.
La transformation numérique expose les entreprises à de nouveaux risques : cyberattaques, fuites de données, interruptions de service, pertes de compétences clés, dépendances à des fournisseurs critiques.
Maîtriser ces risques n’est pas une option : c’est une condition de la création de valeur durable.
La gestion du risque IT ne consiste pas à les éliminer tous, mais à les identifier, les hiérarchiser, les documenter, les piloter. Elle s’intègre pleinement dans la stratégie de gouvernance du SI.
Parmi les principaux risques IT à prendre en compte, on distingue :
Chaque risque doit être analysé selon sa probabilité, son impact, sa criticité.
La cartographie des risques constitue un outil de dialogue utile entre la DSI, la direction générale et les fonctions support (audit, contrôle interne, juridique).
Une gouvernance efficace repose sur :
Le cadre COBIT et les normes ISO/IEC 27005 (gestion du risque sécurité) et ISO 31000 (management du risque) apportent des repères utiles.
La cybersécurité n’est plus une question purement technique.
C’est une priorité stratégique.
Elle doit être inscrite au plus haut niveau de l’entreprise, faire l’objet d’investissements pérennes, et être intégrée à tous les processus du SI.
Une bonne politique de cybersécurité repose sur :
Le cadre NIST, la norme ISO 27001 et les guides de l’ANSSI sont des références incontournables.
Les réglementations liées au traitement des données, à la traçabilité, à la sécurité et à la souveraineté imposent aux organisations de renforcer leurs dispositifs de conformité.
Le RGPD est le plus connu, mais de nombreuses autres règles s’appliquent : DORA dans la finance, NIS2 pour les opérateurs essentiels, etc.
La conformité doit être vue non comme une contrainte, mais comme un levier de fiabilisation, de confiance et de performance.
Des outils comme les BIA et PIA (analyses d’impact), les registres de traitements, les journaux d’accès et les revues de conformité doivent être mis en place et maintenus à jour.
Pour qu’elle soit efficace, la gestion des risques et de la sécurité doit être intégrée à toutes les étapes de la stratégie IT :
Elle doit aussi s’adapter en continu, en fonction de l’actualité des menaces, des évolutions réglementaires et des transformations internes.
La sécurité, la conformité et la gestion des risques sont des conditions de la confiance, de la résilience et de la performance.
Elles ne doivent pas être traitées en silos, mais intégrées pleinement à la stratégie IT.
Leur pilotage rigoureux, adapté, documenté permet de transformer ces obligations en leviers de différenciation et de création de valeur.
Dans un contexte où les dépenses technologiques sont scrutées, où la pression sur les résultats est constante, et où l’IT est appelée à se justifier en permanence, la mesure de la performance devient un enjeu vital.
Il ne s’agit pas uniquement de contrôler, mais de piloter, de valoriser, d’améliorer.
Mesurer, c’est rendre visible la contribution de l’IT aux objectifs de l’entreprise.
C’est pouvoir arbitrer, allouer les ressources, ajuster les priorités.
C’est aussi instaurer une culture de la transparence, de la responsabilisation et de l’amélioration continue.
Tous les indicateurs ne se valent pas.
Un bon KPI (Key Performance Indicator) doit être :
Il est utile de structurer les indicateurs autour de plusieurs dimensions :
Inspiré du Balanced Scorecard (BSC), le tableau de bord stratégique IT permet de visualiser la performance globale de la fonction informatique, en la reliant aux ambitions de l’entreprise.
Il peut être organisé selon plusieurs axes :
Ce tableau de bord doit être régulièrement mis à jour, discuté en comités, diffusé sous des formats adaptés aux différents publics (COMEX, directions métiers, équipes IT).
Mesurer la performance ne suffit pas : il faut également piloter la valeur.
Cela implique de passer d’une logique de livraison à une logique de résultat :
Qu’est-ce que le projet a réellement apporté ?
Qu’est-ce qui a changé pour l’utilisateur final ?
Quelle valeur a été capturée, perçue, partagée ?
La gestion de portefeuille doit donc s’accompagner d’une gestion des bénéfices :
Des frameworks comme MoV (Management of Value), ITIL 4 ou COBIT 2019 mettent l’accent sur cette logique de pilotage de la valeur.
Au-delà des indicateurs, c’est une culture qu’il faut installer.
Une culture où la performance est partagée, comprise, assumée.
Où les équipes métiers et IT définissent ensemble les résultats attendus, et collaborent à leur obtention.
Cela suppose :
Le management visuel, les stand-ups, les revues croisées métiers/IT sont autant de moyens de faire vivre cette culture.
Pour mesurer et piloter efficacement, les outils doivent être à la hauteur :
Le choix de ces outils doit être guidé par la lisibilité, la capacité à produire des synthèses, la simplicité de mise à jour, et l’interopérabilité avec les systèmes existants.
La mesure de la performance IT et le pilotage de la valeur ne sont pas des formalités.
Ce sont des leviers de transformation, de crédibilité et d’efficacité.
En rendant visible la contribution du SI, en partageant des indicateurs utiles, en pilotant les résultats au-delà des délais, l’IT renforce sa légitimité et son impact.
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